Dimension : Ecologie étrangère

Anthologie de planète opéra centrée sur leurs écologies

Extrait

Soyez prêt à vous battre pour votre liberté.

Nous n’étions plus prêts à cela.

Nous voulions crever pour notre indépendance. C’était là la seule liberté qui nous restait.

Nous avions tous commis de telles atrocités pour survivre, pour récupérer notre terre. La seule notion de rester en vie à la fin du conflit était une aberration. Nous nous battions pour la justice. Si justice il y avait, nous ne devions pas voir la fin de cette guerre.

Mes parents étaient des paysans, moi j’étais une soldate. Ils étaient des êtres humains heureux. Ils profitaient de la plus belle planète de la Voie lactée. De nombreux autres tas de boue pouvaient concourir pour la première place, mais la nôtre, Arcadie, était, sans nulle contestation, dans le trio gagnant. Les saisons y étaient clémentes. Les récoltes poussaient sans coup férir, au rythme de trois par année. La terraformation avait été difficile. Les plantes locales ne voulaient pas céder leur place. Il avait fallu se battre becs et ongles pour implanter leurs équivalents terriens, mais, après les premiers heurts, les végétaux de la planète mère s’étaient acclimatés à merveille. Nous avions fait une copie améliorée de la Terre, un véritable jardin d’éden. Aucune catastrophe écologique ne se profilait à l’horizon. Nous exportions, par années, des milliers de cargos de grains à destination des mondes densément peuplées.

Le seul problème, selon certains, était notre éloignement du centre culturel humain. Il fallait plus de trois mois pour rejoindre notre paradis. Tous ceux qui s’en allaient trainaient derrière eux une réputation de paysan fruste qui leur collait au scaphandre.

Le gouvernement planétaire, dans un de ses sursauts patriotiques, décida de remédier à cela. Il se lança dans la construction d’une culture qui ferait pâlir les planètes du noyau galactique.

Toutefois….

Quand vous n’êtes que douze millions d’habitants sur une planète de taille terrestre, cela ne fait pas une base de taxation suffisante pour ériger des projets pharaoniques du type : édification de la plus grande salle d’opéra de la galaxie, au creux d’une montage, université sub-aquatique dans la faille la plus profonde que la voie lactée ai portée, ou cité volante dédiée à la glorification d’un passé qui n’en demandait pas tant. Pour trouver des faits de gloire dans les annales d’une planète pastorale pacifique, il faut se lever tôt.

Une petite crise économique galactique plus tard….

Rivière Blanche, 2014

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Critique
Wagoo

Illustration de couverture
© Jean-Félix Lyon